Un faible feu crépitait encore dans la cheminée quand au beau milieu de la nuit, aux alentours de deux heures ce matin de novembre, le professeur directeur de Serdaigle faisait les cent pas dans la salle commune de la maison bleue et bronze. A la suite du meurtre parvenue plus tôt dans le mois, un mal avait tout de suite été suspecté. Mais il s'était avéré que le tueur n'était pas étranger à Poudlard et se situait à l'instant même dans le château. La panique avait été totale, aussi bien chez les élèves que parmi les professeurs. Le directeur, mister Groff, avait calmé la situation et renvoyé les élèves dans leurs dortoirs. Mais la situation était loin d'être sous contrôle. Tout le personnel de l'école de sorcellerie s'était rassemblé et avait fait le point. Les directeurs des maisons seraient chargés de garder en sureté leurs élèves assignés, tandis que les autres résoudraient le problème le plus rapidement possible. Évidemment, les protestations furent nombreuses et une bonne partie du corps enseignant démissionna.
Lyle Darling était là, las, marchant sans but, laissant trainer son esprit. Que devait-il faire ? Écouter bien sagement ? Alors même que les élèves allaient se taper les uns sur les autres ? "Ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle" avait dit le directeur de Poudlard.

Mais rien n'était sous contrôle. Une semaine passa, pleine de drames et de querelles. Un nouvel élève de Poufsouffle avait été tué. Les Gryffondors avaient été suspecté du meurtre de la Serpentard, mais innocentés ensuite. Ca avait été au tour des Serdaigles d'être suspectés. Et les élèves n'avaient pas été tendres avec les bleus. Une partie de Quidditch violente avait abouti à de nombreuses blessures et quelques détours obligés à l'infirmerie. Lyle s'était senti lui-même atteint. "Touchez à mes Serdaigles et vous me toucherez." Il réfléchissait alors à un moyen de défendre ses petits élèves et de gagner la guerre des clans qui se formaient. Il était à nouveau aux alentours de deux heures, cette fois suivante, quand le professeur entendit un bruit de pas venant du dortoir des filles.

Le plus silencieusement possible, la jeune Serdaigle quitta son lit douillet. Elle enfila rapidement un jean et un pull par dessus le débardeur qu'elle utilisait pour dormir avant d'attraper un élastique pour nous ses cheveux en un semblant de chignon. Après quoi, elle attrapa sa baguette et ferma les rideaux de son lit. Un regard vers ceux de ses camarades l'informa qu'elles étaient profondément endormies. En même temps, il devait être deux-trois heures du matin. Mary se demanda quand même comment elles pouvaient dormir. Elle n'y arrivait pas, elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir aux événements récents. Ce n'était pas l'idée qu'un tueur se trimbalait dans le château qui l'apeurait. Ce qui l'effrayait, c'est qu'on ne savait pas pourquoi. Était-ce un accident ? Ou bien était-ce prémédité ? Y aurait-il d'autres incidents dans le genre ? Et si oui, qui serait la prochaine cible ?
La fille Adams n'était pas la seule à se poser un tas de question. Et si elle voulait réfléchir correctement, il lui fallait quelqu'un pour garder son esprit ouvert. Il se trouve qu'elle avait trouvé la personne idéale en un garçon de Gryffondor, Samuel Bingley. Et si elle ne pouvait dormir, ce n'était certes pas un hasard qu'elle soit hors de son lit si tard. Mary contait bien retrouver le jeune homme dans la Salle sur Demande.
A pas de chat, elle sortit du dortoir. La porte refermée très doucement pour éviter qu'elle ne grince, sa baguette s'alluma grâce à un Lumos muet. Ensuite, elle se sentit libre de descendre les escaliers normalement. Elle n'aurait peut-être pas du. Lorsqu'elle arriva au bas des marches et qu'elle pénétra dans la salle commune, elle n'était pas seule.
Mary se figea quand son regard croisa celui de son professeur de défense contre les forces du mal. La Serdaigle avait souvent rencontré l'ancien, la nuit, dans la salle commune. Sauf qu'elle descendait pour lire un livre. Pas pour sortir illégalement. Son premier réflexe fut d'éteindre sa baguette et de rebrousser chemin, prétextant qu'elle n'était qu'une illusion. Mais l'homme n'était pas si stupide, et elle entendit sa voix l'appeler. A nouveau, elle se figea et se retourna lentement lentement pour faire face à Monsieur Darling. La sorcière tenta un visage d'excuses, avant de prendre la parole pour se justifier.

« Je... J'ai... Et bien, j'ai un rendez-vous galant et je compte assassiner personne. Vous me laissez sortir ? »